Les bases de ce travail de recensement datent du début des années 80, lorsque Patrick LE ROUX m’a demandé de rédiger une bibliographie de la goule de Foussoubie. J'avais alors exploré la documentation existante et établi des petites fiches cartonnées par référence bibliographique…
Quelques années plus tard, André-Charles GROS et Jean BALAZUC me demandaient de rédiger un additif bibliographique à l’occasion de la réédition en 1986 de Spéléologie du département de l’Ardèche. Malheureusement, le temps manquait et je ne pouvais fignoler le recensement en consultant des séries complètes de bulletins. De plus, la place aussi était comptée et on ne pouvait faire figurer la liste des cavités citées après chaque référence, ce qui rendait la bibliographie fort peu exploitable.
Toutes ces années, je tenais à jour un fichier alphabétique constitué de centaines de petites fiches cartonnées, mais, si ce travail a été systématique jusque vers 1985, j’avoue ne l’avoir poursuivi qu’épisodiquement ensuite.
La difficulté, c’est qu'à chaque fois qu’on me demandait de rédiger la bibliographie d’une cavité ou la liste des écrits d’un auteur, j’avais à manipuler mes petites fiches qui étaient devenues quelques milliers. C’était une perte de temps considérable et un travail à reprendre à zéro à chaque nouvelle requête…
Aussi, j’ai commencé la saisie de ce fichier en 1998 : il ne s’agissait pas d’une base de données mais d’un fichier texte dans lequel on pouvait rechercher les occurrences d’un mot. Par la suite, Patrick DERIAZ a transféré ce contenu dans une adaptation du logiciel qu'il avait mis au point pour le BBS (Bulletin Bibliographique Spéléologique), solution ne s'adaptant que partiellement aux données bibliographiques voulues. C'est finalement Patrick LE ROUX qui a élargi sa base de données "Foussoubie" à l'ensemble de l'Ardèche et pris en charge les saisies nouvelles et l'édition d'extraits.
C'est une version simplifiée de cette base de données que nous mettons à disposition sur internet, consultable avec un simple navigateur. Les possibilités d'édition-impression de ces derniers n'ont pas la puissance du logiciel originel ce qui ne permet pas des extraits "propres" mais la base est ainsi consultable par tout un chacun.
Lorsque je saisissais toutes ces données, je m’étais aperçu des faiblesses de mon fichier. Je l’avais établi comme complément de l’inventaire de Jean BALAZUC et il me manquait donc tout ce que lui-même avait pu consulter. Aussi, j’ai repris toute la bibliographie qu’il avait indexée dans son inventaire. Je me suis aussi servi des travaux bibliographiques établis par les préhistoriens. Ma base fut d’abord les cinq volumes et les suppléments de la Bibliographie générale des travaux palethnologiques et archéologiques de Raoul MONTANDON, puis un recensement bibliographique consacré à la préhistoire de Bernard GÉLY, duquel j’ai extrait environ la moitié des références qui concernaient les cavités, soit un petit peu moins que 560 titres.
Beaucoup de ces références de Préhistoire n'ont pas été consultées
; je les cite pour information. Les sources documentaires concernant la grotte Chabot et la baume d'Oullins ont été collectées dans l'ouvrage de Maurice LOUIS (1931). En son temps, Jean BALAZUC avait consulté des séries (à peu près) complètes de bulletins de Sociétés savantes, régionales, ou portant sur la zoologie. Je n'ai pas eu le temps de continuer ce travail qui serait à poursuivre aussi bien pour les revues régionales que pour les revues thématiques (préhistoire, géologie, zoologie, etc.). Par contre, j'ai pu consulter des séries complètes des principales revues spéléologiques, mais j'avoue ne pas m'être replongé dans les livres, ce que j'avais fait pour la bibliographie de Foussoubie.
Ces bases permettent à cet inventaire d’approcher tout ce qui concerne les cavités naturelles ou artificielles du département, sous les angles de la spéléologie et de l’archéologie. Bien sûr, ce travail n’est sûrement pas exhaustif, même si c’était notre objectif. Il subsistera toujours un obscur article paru dans une revue confidentielle qui nous aura échappé ! Et puis la valeur des informations est évidemment subjective, ce que je développerai plus loin.
Aujourd'hui et grâce à la persévérance de Patrick LE ROUX qui a plus que repris le flambeau et assuré l'informatisation de la base de données, nous mettons un terme à ce travail de recensement, tout au moins pour « l'objet fini » (en vrai papier ou pdf) qu'il représente. Place à la BDD évolutive et consultable par tous…
Pour ceux qui sont rétifs à l’informatique, et aussi par conviction et hommage aux publications référencées, j’ai tenu à réaliser une version imprimée de cet inventaire mais la taille actuelle du document le rend quasiment impubliable sinon en impression à la demande (PoD) ce qui satisfera les indécrottables papivores dont je fais partie…
Un travail bibliographique est par nature un écrit à consulter et non à lire.
Mais parlons des limites de ce travail :
Le cadre géographique
Limiter notre propos aux limites administratives d’un département a été notre parti-pris. En cela, je n’ai fait que suivre mes prédécesseurs, en particulier Jean BALAZUC. Mais si cette limite ne pose aucun problème pour la Haute-Loire, à l’intérêt restreint pour le nombre de cavités, elle en pose un peu pour la Drôme et le Gard, où les rivières servent de frontière. D’ailleurs, les archéologues de la fin du siècle dernier ont toujours traité ensemble les cavités des deux rives de l’Ardèche et les ont indifféremment situées en Ardèche ou dans le Gard. C’est pourquoi j’ai laissé dans ce recensement des cavités du Gard : la grotte Chabot, l'aven des Neuf Gorges, la baume d'Oullins (ou d'Oulen), la grotte de la Cocalière et quelques autres…
La consultation des documents
On ne pourra jamais tout consulter pour extraire de la masse de documentation existante tout ce qui de près ou de loin concerne les cavités du département. On pourra seulement s’en approcher. Les données, aussi bien pour l’archéologie que pour la spéléologie, sont extrêmement dispersées.
La dispersion des supports tient à l’organisation même des disciplines qui ont pour cadre le monde souterrain : bulletins de sociétés savantes ou d’institutions spécialisées, comptes rendus de congrès, bulletins d’associations, livres, revues régionales ou régionalistes, articles de presse, plaquettes d’exposition…
De plus, ces écrits peuvent être confidentiels ou largement diffusés : cet inventaire donne la même place à un article publié dans une revue tirée à quelques dizaines d’exemplaires, afin qu’on sache qu’il existe, qu’à un traité de préhistoire de plusieurs centaines de pages, au fort tirage, qui mentionne quelques sites ardéchois. A cela sont venus s'ajouter les sites internet que nous n'indexions pas dans le passé mais que nous avons fini par prendre en compte dans certains cas sans cependant en noter la date de consultation comme cela se devrait.
Speleological Abstracts, le Bulletin Bibliographique Spéléologique (dit BBS) de l'Union Internationale de Spéléologie, n'a pas été systématiquement intégré. En complément d'une recherche dans la base informatique, on se réfèrera à ce travail monumental.
Le cas de la grotte Chauvet pose deux problèmes particuliers : d'une part son immense notoriété la fait citer dans une multitude de publications diverses (publications spécifiques, articles de presse, ouvrages scolaires, etc) qu'il est impossible de tous analyser, sans compter les publications étrangères auxquelles nous n'avons guère eu accés ; d'autre part, la création de l'espace de restitution, de plus rebaptisé différemment, a créé un dilemme généralement résolu sous le seul terme de "Chauvet [grotte]" dans ce recensement partiel.
Les cavités sont souvent citées sans localisation dans la documentation et un index vérifié aurait pris beaucoup trop de temps et la relecture systématique de tous les documents. C'est un grand chantier à entreprendre et pour lequel je ne fournis que les bases, mon propos n'étant pas de faire un inventaire des cavités du département. Le CDS07 (Comité départemental de spéléologie de l'Ardèche) a commencé ce travail de vérification.
Tel qu'il est, ce recensement de quelque 8800 références se contente de signaler la présence d'information sur une cavité, mais il faut aller chercher dans le document lui-même pour utiliser cette information. Ce travail ne doit être pris que comme une aide à la rédaction de monographies de cavités ou d'inventaires spéléologiques.
Notre travail est un travail de recensement, pas de commentaire sur la qualité d’une information.
La valeur d’une donnée
Pour figurer dans ce recensement, il faut qu’une information soit nouvelle, c’est-à-dire qu’elle doit apporter quelque chose de plus à la connaissance d’un site souterrain. Ce peut être une trouvaille archéologique ou biospéologique, une nouvelle topographie, une fiche d’équipement ou la mention de la découverte d’une nouvelle salle. Comme ce travail s’est déroulé sur plus de 35 ans, mes sentiments sur la valeur d’une information ont évolué. J’avoue avoir été plus indulgent sur les écrits anciens, pour lesquels j’ai indexé de simples mentions de cavités, que pour les récits de sorties spéléologiques n’amenant aucune connaissance nouvelle sur le site.
Ce point reste subjectif et on pourra toujours discuter de l’ajout d’une référence écartée, comme de l’inverse.
Les noms de cavités et synonymies
C’est ce qui m’a posé le plus de difficultés. Je n’ai conservé dans la liste des cavités mentionnées dans une référence que l’orthographe usuelle. Par exemple, j’ai mentionné la grotte de Remène, en ramenant toutes les synonymies que j’ai pu consulter à cette graphie stabilisée. Mais des synonymes me sont inconnus, surtout pour des cavités que je ne connais pas personnellement, ou pour la plupart des citations anciennes.
Certains noms de cavités ont parfois varié officiellement dans le temps (par exemple Oullins - Oulen) ou selon les usagers (Déroc - Dérocs) mais par soucis de recherche informatique, il fallait essayer d'harmoniser les noms. Pensez donc à tenter des variantes si vous échouez dans votre recherche ciblée.
Autre exemple, j’ai presque systématiquement ramené toutes les entrées reliées entre elles au nom du réseau le plus connu, mais on trouvera tout de même l’aven Despeysse ou l’aven Cordier… On pourra trouver la grotte de la Cocalière et la goule de Sauvas, l’aven du Marteau et l’aven de la Faucille, l’important étant de trouver une information sur un système de cavités reliées entre elles, ou sur des parties d’un ensemble. De plus, ces ensembles se constituent progressivement et au fil du temps bien des cavités ont été connectées les unes aux autres.
Je regrette ces choix car j'aurais préféré citer toutes les occurrences trouvées et qu'un bon index des synonymies permette de s'y retrouver !
Ces dernières années, je suis revenu à la citation de toutes les entrées nommées, mais comme les quelque 3000 premières fiches avaient été réalisées en ne mentionnant que l'entrée principale, on trouve désormais dans la base les deux possibilités car il n'était plus possible de modifier les anciennes fiches en fonction de ces évolutions sans devoir tout reconsulter notamment des documents parfois plus en notre possession. Une recherche devra donc tenir compte de ces "anomalies" et tenter de fouiller les diverses synonymies possibles ou les différents noms des entrées d'un système karstique. La fonction « Extraire… » peut fonctionner en boucle afin d'isoler les données concernant une recherche ciblée. En version "papier", l'index des cavités, lorsqu'on connaît l'appellation d'une entrée, doit quand même être consulté en plus de la dénomination du réseau.
En consultant les sources, il ne faudra donc pas s'étonner de trouver par exemple mention de la grotte de Saint-Marcel alors que c'est l'aven Despeysse qui est cité : le concept de réseau a été privilégié à celui d'entrée de cavité.
Remerciements
Au terme provisoire de ce travail, il m’est agréable de remercier des contributeurs réguliers comme Jacques CHABERT et Jacques CHOPPY † qui au vu d'une seule page de références avaient proposé sa publication dans les Mémoires du Spéléo-club de Paris, Erwin TSCHERTER qui m’a ouvert les portes du monde des préhistoriens, Robert BRUN † qui s’est démené pour nouer des contacts dans ce même monde, Gérard MUSELET qui a fait la chasse aux « Non consulté » afin que l’inventaire soit le plus complet possible.
On ne saurait oublier non plus tous les amis spéléologues ou non qui m’ont fourni des photocopies ou des références comme Roger LAURENT †, Marcel MEYSSONNIER, Daniel ANDRÉ, Bernard AUBERT, Jean-Jacques AUDOUARD, Alain BEECHING du Centre d'archéologie préhistorique de Valence, Philippe BIGEARD, Jean-Yves BIGOT, Roland COMTE de Cévennes Terre de Lumière, Fabien DARNE, Éric DAVID, Guy DE BLOCK, Patrick DERIAZ, l'Équipe spéléologique de Bruxelles, Charles FAUGIER, Marc FAVERJON, Jean-Claude FRACHON, Jean-Philippe GRANDCOLAS, Daniel KRUPA, Hervé LEFEBVRE, Patrick LE ROUX, Bernard LIPS, Gilbert PLATIER, Françoise PRUD'HOMME, Monique ROUCHON, Paul PERRÈVE, Gérard PROPOS, Henri SALVAYRE, Alain SOUBIRANE, Daniel TEYSSIER ou Frank VASSEUR.
Il manque forcément des références (actuellement près de 8800), celles qui n’ont pas été consultées pourraient le devenir… vos contributions permettront l'enrichissement de la base… |