TRÉBUCHON Jean-Charles (1956) Études régionales - Étude spéléologique de la Basse-Ardèche (Communes de Vallon-Pont-d'Arc, Saint-Remèze et Bidon). Campagnes 1952-1953 et 1954-1955. dans Annales de spéléologie t.XI, fasc.1 ; Société Spéléologique de France (Paris) et Comité scientifique du Club Alpin Français (Paris) {article p.27/44 ; p.28, 29, 37/38}
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Extraits |
Annales de spéléologie
t.XI, fasc.1 (1956)
Extrait {p.28, 29, 37/38} |
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04.04.2019 |
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p.28 HYDROGÉOLOGIE
« Nous ne connaissons, sur plus de 5.000 hectares, que deux vieux ruisseaux : celui de la Combelongue et celui du Thiouré. Encore ce dernier est-il une exsurgence pérenne, captée pour l'adduction en eau de Vallon-Pont-d'Arc. Les eaux de précipitations sont immédiatement engouffrées et s'enfouissent plus ou moins rapidement vers le niveau d'appel de la vallée-drain, représentée ici par l'Ardèche. Résurgences ou «évents» sont à ce plan (Foussoubie, Rochemale, Guigonne, etc.).
Tous les avens sont colmatés à des profondeurs diverses par des bouchons d'argile ou de pierrailles ; aucun ne nous a donné de communications avec les grands collecteurs inconnus qui canalisent les eaux vers leurs points de réapparition. Ces collecteurs sont probablement importants si nous considérons certains alignements de points d'absorption : citons par exemple celui Aven Marzal - Avens Reynaud 1 et 2 - Aven Richard - Aven de Vigne Close - Cirque de la Madeleine. Considérons aussi que certains évents, tels la Guigonne et surtout Foussoubie, vomissent parfois avec une violence inouïe. Nous avons vu Foussoubie atteindre 50 mètres cubes / seconde. La résurgence de Rochemale, dont l'alimentation semble provenir partiellement de condensations internes, n'a, aux dires des indigènes, jamais tari (débit moyen : 20 litres / seconde). Signalons en outre les nombreuses «sources» de fond de l'Ardèche. »
p.29 ACCUMULATIONS DE CO2 DANS CERTAINES CAVITES
« Nous avons observé un manque d'air ou une présence de CO2 dans les cinq avens suivants : Devèz, Reynaud N°1, Gauthier, Cadet, ainsi qu'à la Baume Obscure (Lescure). Nos amis du S.C.A. de Grenoble nous signalèrent cette présence dernièrement (Avril 1956) à l'Aven-grotte Rochas. Il y en aurait aussi d'après MARTEL et JEANNEL à la grotte de Mayaguar et à la Foussoubie, mais d'une façon temporaire. » |
Jean-Charles TRÉBUCHON (1929-2001) quitte Paris en 1952 et débute sa carrière d’explorateur en Ardèche sur les traces de De Joly « mon Maître ».
En 1954, Trébuchon quitte la grotte de la Madeleine pour devenir le guide officiel de la grotte des Tunnels où il propose aussi des visites plus sportives dans des grottes et avens non aménagées. C’est le début du guidage spéléo.
En 1958, il fonde le Camp des Gorges (Vallon Pont d’Arc) puis le Centre de Spéléologie qui organisera des stages de spéléologie pendant vingt ans.
En 1962, il organise le secours de Jacques NOËL
qui a chuté à proximité du Camp de Base de la goule de Foussoubie. Victime de nombreuses fractures et dans le coma, il est ressorti en une douzaine d'heures.
En 1963, cinq Lyonnais du Groupe Vulcain de Lyon sont prisonniers de la Goule en crue lors du weekend de la Pentecôte. Le plan ORSEC est déclenché par la préfecture et Jean-Charles Trébuchon est encore à la tête des secours spéléologiques. Par son ampleur, ce secours fait grand bruit dans la presse régionale et nationale. De grands moyens sont déployés : pompes de la centrale atomique en construction à Pierrelatte, pompiers et gendarmes en grand nombre, harkis du camp de Largentière… Deux des spéléologues ont été emportés par la crue, les trois survivants attendaient juste derrière l'entrée bloquée par les flots.
Ce weekend était aussi la création de la Fédération Française de Spéléologie par union de la Société Spéléologique de France, fondée le 1er février 1895 par Édouard-Alfred Martel, et du Comité National de Spéléologie, fondé le 28 mai 1948.
En 1965, il est à l'origine de la création du Comité Départemental de Spéléologie de l'Ardèche dont il devient le Président.
En 1967, c'est la création à Vallon Pont d’Arc de l’Association Nationale des Guides et Moniteurs de Spéléologie avec comme président Jean-Charles Trébuchon qui quitte la présidence du CDS 07. Le Syndicat National des Professionnels de la Spéléologie et du Canyon ne sera crée qu’en 1988 et le Brevet d’Etat mise en place en 1992.
p.37
« GROTTE DE LA VIOLETTE. - X = 764,74 ; Y = 233,66 ; Z = 120 env. - Barrémien supérieur récifal, faciès urgonien. - Explorateurs : Section Liégeoise du Spéléo-Club de Belgique, TRÉBUCHON, les 15 et 18 Août 1955.
Rive droite de l'Ardèche, au flanc de la falaise, à mi-distance entre l'évent de Foussoubie et la vallée du Rieussec, à 50 m. de la rivière et 45 m. environ au-dessus.
Porche en ogive d'une dizaine de mètres de hauteur masqué par des arbres, et s'atteignant après quelques mètres d'escalade. Cavité sèche, à deux étages ; deux orifices supérieurs. Effondrements de planchers stalagmitiques, concrétions en décomposition. Quelques diverticules en cul-de-sac. Peu profonde.
Préhistoire. - Sur le sol même, légèrement soudées par une fine pellicule de calcite, il a été trouvé une hache et une épée de bronze. Cette dernière, de 66 cm. de longueur, est la copie d'une épée germanique découverte près d'Angsbourg et déposée au Musée de Sigmaringen. Les deux objets sont en très parfait état de conservation. Selon le Conservateur du Musée d'Armes de Liège, cette découverte serait l'une des plus intéressantes faites sur l'êge du Bronze. »
p.37/38
« ÉVENT DE FOUSSOUBIE (B). - Cne : Labastide-de-Virac. - X = 765,30 ; Y = 233,40 ; Z = 87. - Les dernières explorations sérieuses sont à l'actif du S.C.A.L. et du S.C. Montpellier, en Août 1949.
Rien à signaler depuis cette époque. Nous contactons actuellement un groupe de plongeurs expérimentés et outillés. C'est la dernière solution pour percer le secret de cette résurgence importante (débit Mars 1956 : 50m³/s). Nous désirerions en outre, effectuer une coloration des eaux de la rivière se perdant dans la «goule» (Plateau de Labastide) et qui ressortiraient à l'évent, après un parcours à vol d'oiseau de 3 km. 700.
Biologie. - Coléo. : Speotrechus Mayeti, dont un parasité par les Labonlbeniales, Diaprysius Serullazi Peyerhimhoffi. - Amph. : Niphargus orcinus Virei. - Isop. : Oritoniscus Virei Septentrionalis.
Fossile : Lopha (Arctos trea) rectangularis (non en place ; provient des étages supérieurs). » |